Le co-sleeping ou partager son lit avec son bébé

Egalement appelé co-dodo, le co-sleeping est une pratique qui nous vient des Etats-Unis où elle est très répandue depuis de nombreuses années.

Il s’agit donc de garder bébé dans son lit notamment au cours de ses premiers mois.

Un moyen pour la maman qui allaite de rester couchée et de donner le sein à son enfant sur demande lorsqu’il se réveille la nuit mais aussi de repousser la séparation d’avec son enfant.

Le co-sleeping est-il bénéfique pour l’enfant, ne risque-t-il pas de nuire à son développement ?

Ou en revanche est-il recommandé et à quelle mesure ?

Au-delà de tous les préjugés moraux qui s’élèvent contre cette pratique par rapport aux interdits d’inceste, en règle générale, les professionnels de la pédiatrie s’entendent à dire que le co-sleeping peut être recommandé pendant les premiers mois de la vie de l’enfant notamment lorsqu’un problème relationnel s’est instauré entre la maman et son enfant.

C’est alors un excellent moyen de se retrouver.

Le nourrisson a en effet besoin de la proximité charnelle de sa mère pour le rassurer. Il se sent bien dans ses bras, il est paisible. Il peut ainsi dormir, se reposer et se construire dans le même temps.

En ce sens, dormir avec son tout jeune bébé peut être bénéfique puisqu’il rassure l’enfant, lui ôte ses angoisses. Cela peut être la solution pour un nouveau-né qui pleure beaucoup.

Au bout de deux ou trois mois, bébé aura toutefois besoin que son rythme de sommeil soit respecté. Il vaut mieux qu’il ne soit pas réveillé par une sonnerie de réveil lorsque papa ou maman se lève le matin… ou par les mouvements de l’un ou de l’autre dans le lit.

Sans compter que les parents auront eux aussi besoin de retrouver leur intimité de couple.

De récentes études ont montré que le fait de dormir avec son bébé pouvait augmenter le risque de mort subite du nourrisson.

En effet, certaines conditions sont dangereuses pour le nourrisson : ce dernier risque de se retrouver enfouit sous les couvertures ou la couette, asphyxié sous un oreiller voire contre l’un de ses parents.

L’hyperthermie est également possible pour le tout jeune bébé.

En revanche, le fait de faire dormir bébé dans la chambre parentale, mais dans un petit lit séparé du lit matrimonial, semble contribuer à la baisse du risque de mort subite du nourrisson. En effet, la mère est ainsi plus à l’écoute de l’enfant, de sa respiration.

La pratique du co-sleeping doit donc s’accompagner de mesures strictes de sécurité : un matelas ferme, ne pas mettre le bébé au milieu des deux parents mais plutôt entre la mère ou le père et un mur (attention à l’espace entre le mur et le matelas), ne pas utiliser d’oreiller… Il va sans dire que si l’enfant en bas âge dort avec ses parents, ceux-ci doivent être en pleine possession de tous leurs moyens et ne pas être sous l’emprise de l’alcool, de drogue, de médicaments… Ils ne devront par ailleurs pas fumer dans la chambre où dort l’enfant.

Le co-sleeping même s’il fait de plus en plus d’adeptes en France, reste encore un sujet tabou : bon nombre de parents ont adopté cette méthode mais préfèrent ne pas en parler à leur entourage en raison des nombreuses critiques et controverses suscitées.

Les détracteurs soulignent notamment la difficulté pour l’enfant de se détacher de sa mère avec les conséquences pour son intégration sociale future.

Il semble malgré tout que les Etats-Unis disposent de suffisamment de recul sur le sujet et des études ont pu démontrer que le co-sleeping n’avait aucune incidence sur la sociabilité des enfants devenus grands ; leur intégration en collectivité (crèche, école) ne posant aucun problème en règle générale et étant même plus aisée.

Les avis restent extrêmement partagés sur la question tant parmi les professionnels de la santé que parmi le grand public.